Disputes entre frères et sœurs : comment les gérer ?

« Mammaaannnnn elle m’a tapé ! », « c’est même pas vrai ! C’est lui qui a commencé ! ». Ah… les joies de l’entente (non) cordiale entre frères et sœurs… Toute une affaire à gérer pour nous, parents, pas vrai ? Et oui, on rêve tous d’une famille idéale où l’entente entre tous les membres de la famille serait parfaite, et où règneraient soutien et entraide dans la fratrie. Quoique, ces petites chamailleries pimentent la vie ! Même s’il n’est jamais agréable de voir ses progénitures se disputer, qu’on se le dise, les rivalités entre eux sont inévitables. Tenez-vous bien, elles sont saines et indispensables à une bonne construction psychique. Et oui, ces disputes permettent aux enfants de se différencier et de s’affirmer. Alors, plutôt que les subir de notre côté, faisons un zoom pour savoir comment gérer les conflits entre et sœurs pour que la maison ne se transforme pas en champ de bataille…

Pourquoi les frères et sœurs se disputent-ils ?

Parce que tout le monde ne peut pas toujours être d’accord sur tout ! Tout comme nous, adultes, avons des conflits avec des amis, collègues ou membres de notre famille, les enfants aussi ont leur lot de désaccord. Une fratrie est composée de personnes à part entière qui ont leur propre opinion, caractère et envies qui divergent. Il est donc normal que chacun défende ses positions. Les disputes sont pour eux un moyen de se différencier.

Mais à leur âge, me direz-vous, qu’est-ce qui peut bien les préoccuper autant pour en venir à se chamailler de la sorte, et surtout aussi fréquemment ?

Dispute frere et soeur

Tout un tas de choses en fait. L’aîné peut vouloir s’affirmer, car il a perdu l’exclusivité de ses parents à l’arrivée du petit deuxième. Le benjamin quant à lui sent qu’il doit se faire une place, déjà bien occupée par son grand frère ou sa grande sœur. Des rivalités s’installent et les disputes éclatent.

De nombreuses chamailleries sont liées à l’âge des enfants. Chez les tout petits par exemple, des conflits peuvent émerger quand le benjamin de la famille commence à faire ses premiers pas et que l’aîné voit ses jouets disparaître !

Puis, quand les enfants grandissent, d’autres difficultés peuvent émerger. Vers l’âge de 6 ans, ils entrent “chez les grands” et les jeux bien présents en classe de maternelle sont remplacés par les apprentissages (de la lecture et de l’écriture notamment). Cette transition vers un monde moins enfantin peut être vécue difficilement par les enfants, autant en classe qu’à la maison. Une fratrie unie peut alors vivre un déséquilibre, car les grands délaisseront petit à petit les plus jeunes au profit d’activités plus adaptées à leur âge.

Et puis, il y a bien entendu la volonté d’obtenir, ou posséder ce que l’autre a : un jouet, un espace de jeux, etc. La jalousie explose et il y a conflit.

Il faut également tenir compte du caractère de chacun. Certains enfants ont besoin d’une « bulle » journalière, plus que d’autres, et l’intrusion dans cette bulle par l’un de ses frères et frères peut créer des tensions. Comme un envahisseur qui viendrait troubler le calme attendu.

A savoir ! Les sources de conflits ou de rivalités ont toujours existé au sein d’une fratrie. Ils peuvent aller de la simple chamaillerie, ou dans des cas plus graves à l’expression de violence. Cela peut nous inquiéter, nous, parents. Si vous cherchez des solutions, deux ouvrages en particulier peuvent vous être d’une grande aide :  « Jalousies et rivalités entre frères et sœur » de Adele Faber et Elaine Mazlish et « La discipline positive » de Janne Nelsen.

Selon ces ouvrages, les conflits entre frères et sœurs peuvent aller de la simple chamaillerie, ou dans des cas plus graves à l’expression de violence.

3 degrés de disputes entre frères et sœurs

On distingue trois types de « mésentente » entre frères et sœurs, avec des degrés d’intensité et de gravité différents.

Conflit frère et soeur Les chamailleries entre frères et sœurs sont classiques. Les enfants se chamaillent souvent pour des broutilles et ces petits conflits ne nécessitent pas l’intervention des parents. Au contraire, mieux vaut ne pas intervenir pour leur permettre d’apprendre à solutionner leurs conflits par eux-mêmes. Bien sûr, nous pouvons les guider au départ sur la meilleure façon de communiquer lorsqu’ils ont besoin de gérer un conflit.

Conflit frère et soeur Les disputes entre frères et sœurs, c’est le stade au-dessus, quand justement ils n’arrivent pas à trouver un terrain d’entente. Une dispute dure souvent plus longtemps qu’une chamaillerie et a une intensité plus forte. Elle nécessite la plupart du temps l’intervention d’un adulte. On peut alors demander aux enfants de raconter leur version à tour de rôle, reformuler ce qui s’est passé et réfléchir ensemble à une solution qui conviendra à tout le monde.

Conflit frère et soeur Les violences entre frères et sœurs peuvent également arriver. Ils peuvent se mordre ou se taper par exemple. L’intervention de l’adulte ici permet de rappeler les règles de vie et de la maison, de faire cesser le conflit, puis d’accompagner ensuite chacun à s’exprimer sur ce qu’il ressent et à trouver des solutions.

 

conflit entre frère et soeur

Comment gérer les conflits entre frères et sœurs ?

Chaque conflit est différent. Il est donc nécessaire de prendre le temps de comprendre chaque situation pour mieux gérer le conflit. Parfois ce sont les aînés qui ignorent les plus petits, et parfois ce sont les plus jeunes qui vont embêter les plus grands… Comme dit plus haut, l’important est que chaque enfant puisse donner sa version de l’histoire, et surtout que chaque conflit soit géré en tenant compte de l’âge des enfants.

Ne pas prendre parti Ne pas prendre parti

Notre rôle de parent est de rester neutre. Chercher un coupable ne résout jamais un problème, et fait naître au contraire un sentiment d’injustice et des incompréhensions chez les enfants.

Ne pas intervenir systématiquement dans le conflitNe pas intervenir systématiquement dans le conflit

L’idéal est de ne pas intervenir immédiatement (ou trop vite) dès le début de la dispute pour leur apprendre à résoudre un conflit par eux-mêmes. Grâce à cela, les enfants développent leur capacité à négocier, partager et communiquer. Vous pourriez être surpris de leur capacité à trouver une solution seuls !

Trouver des solutions ensemble Trouver des solutions ensemble

Si vous constatez que les frères et sœurs n’arrivent pas à se mettre d’accord, vous pouvez jouer le rôle de médiateur : écoutez sans interrompre, laissez chacun d’eux exprimer leurs émotions et tentez de trouver une solution ensemble.

Rappeler les règles de vie et de la famille Rappeler les règles de vie et de la famille

Les enfants ont le droit de ne pas être d’accord et de l’exprimer, cependant il est interdit de faire preuve de violence les uns envers les autres. Ils ont le droit d’argumenter, de hausser le ton, mais jamais d’en venir aux mains.

Ne pas crier Ne pas crier

Et oui, on a souvent tendance à crier pour faire cesser un conflit, dans l’espoir d’un retour au calme (et puis aussi parce que nous avons nos propres émotions, et qu’il n’est pas toujours évident de rester de marbre). Bien sûr, cela peut arriver de se laisser emporter, mais dans la majorité des cas essayez de garder votre calme et de vous adresser aux enfants d’une voix douce. Crier ne fera malheureusement qu’empirer la situation en ajoutant de l’énervement à une situation déjà conflictuelle.

Faire diversionFaire diversion

Parfois, le simple fait de faire diversion permet de mettre un terme à une petite chamaillerie. En changeant de sujet, vous leur permettez de détourner leur attention du sujet conflictuel. Vous pouvez par exemple leur proposer de faire un jeu ensemble, ou de leur confier à chacun une tâche à effectuer. Bien souvent, la dispute est vite oubliée au bout de quelques minutes. Le rire et le jeu permettent d’apaiser tout le monde !

Magnets les copains OuikiliEnfin, pensez à souligner les moments positifs durant lesquels la fratrie joue ensemble, sans disputes. N’hésitez pas à leur dire comme il est agréable de les observer partager ces moments avec complicité.

 

Les conflits entre frères et sœurs ne sont pas une fatalité. Acceptez les disputes, au lieu de tenter de les éviter à tout prix, pour permettre à chacun de se construire et d’appréhender les relations sociales avec les autres. Le plus important est de garder une approche bienveillante et respectueuse, et d’interdire la violence.

 

 

 

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