Les rituels à l’école, ou l’apprentissage de la notion de succession.
En Petite Section de maternelle, pas facile de savoir ce que nos enfants font de leur journée. Après un mois d’école, Ouikili fait un premier bilan sur l’apprentissage du temps pour les tout-petits.
A la question : « Qu’est-ce que tu as fait à l’école aujourd’hui ? ».
Au pire, on obtient des « Ze sais pas », « Ze me rappelle plus… » ou un simple haussement d’épaule qui renvoie aux deux phrases précédentes.
Au mieux, on obtient des « Z’ai joué » et parfois même des détails croustillants : « Z’ai fait de la peinture » ou de la pâte à modeler, un dessin, etc.
En réalité, les enfants ont commencé les apprentissages sans même sans rendre compte !
La mise en place d’activités ritualisées
Les premières semaines d’école doivent permettre aux enfants de s’adapter à leur nouvel environnement et de comprendre le fonctionnement de l’école. Pour cela, les maîtres et les maîtresses mettent en place ce qu’ils appellent des activités ritualisées, ou activités repères.
La liste n’est pas exhaustive, mais il y a entre autres l’accueil du matin, l’étiquette de présence, le repérage de son nom sur l’étiquette, l’atelier du jour, le passage aux toilettes, la recréation, les histoire et comptine, l’attente de l’heure des papas et des mamans, le repas, la sieste, l’atelier de l’après-midi, et à nouveau l’attente de l’heure des papas et des mamans.
Chaque jour, la même routine se répète dans la classe autour des mêmes activités. Ces rituels ont chacun un objectif pédagogique : le vivre-ensemble, le développement du langage, la motricité, et l’apprentissage du temps bien sûr !
Repérer les moments de la journée, ou l’initiation à la notion de succession.
La répétition des activités permet aux enfants de repérer les moments clés de la journée et de percevoir la succession des événements.
Nous le savons, les tout-petits ne se repèrent pas dans le temps naturellement. Lorsqu’ils vont à l’école, ils ne connaissent que le temps de l’attente (l’attente de papa et maman, l’attente de la récré, etc.). Pour leur permettre de comprendre et d’organiser les événements les uns par rapport aux autres, il faut illustrer le temps par des « temps vécus ».
C’est pourquoi, en classe, les maîtresses utilisent des frises horizontales avec des photos pour illustrer les moments clés de la journée, et s’y réfèrent tout au long de la journée pour permettre aux enfants de se situer dans le temps.
Voici un petit exemple. Vous remarquerez certainement une frise de ce genre dans la classe de votre enfant.
Les objectifs pédagogiques
Chaque support utilisé en classe a un objectif pédagogique. Et oui, les maîtresses savent ce qu’elles veulent ! En ce qui concerne la frise du temps, l’objectif est double en petite section de maternelle :
Repérer le matin et l'après-midi, le challenge des premières semaines d'école !
En petite section de maternelle, de nombreux enfants ne font pas la différence entre le matin et l’après-midi. Le repas et la sieste deviennent donc des moments clés pour aider les enfants à distinguer les deux temps de la journée.
Dans les premières semaines, la frise du temps est souvent réduite à la demi-journée pour bien couper la journée en deux : les rituels avant le repas, c’est le matin. La sieste, c’est l’après-midi.
Développer le langage lié au temps
En se référant à la frise tout au long de la journée, la maîtresse utilise le vocabulaire approprié :
Maintenant – Avant – Après
Les enfants peuvent montrer la photo du moment de la journée : »Maintenant, on va en récréation » et sont progressivement capable de parler de l’activité qui vient de se dérouler : »Avant, on a fait un dessin » et l’activité qui suit « Après, on lit une histoire ».
Vous l’aurez compris, nos enfants ne chôment pas ! et derrière un « Z’ai zoué » se cache de nombreux apprentissages.
Les Moyens et les Grands continuent aussi leur apprentissage du temps, on en parle bientôt !